Tous les impôts à connaître en micro-entreprise en 2025
"Micro-entreprise = micro-impôts", voilà une idée reçue qui a la vie dure ! Certes, le régime de la micro-entreprise vous simplifie énormément la vie niveau fiscal, mais ça ne veut pas dire que vous échappez à tout. L'administration française a plus d'un tour dans son sac ! Ne vous inquiétez pas, on ne va pas non plus vous noyer sous une tonne d'obligations. Le principe de la micro-entreprise, c'est justement la simplicité. Mais pour naviguer sereinement, il faut quand même connaître les règles du jeu. Dans cet article, on va faire le tour de tous les impôts et obligations fiscales qui concernent les micro-entrepreneurs en 2025. Pas de surprise, pas de mauvaise surprise surtout ! L'objectif, c'est que vous sachiez exactement à quoi vous attendre et comment vous organiser.
L'impôt sur le revenu (IR)
a. Régime classique (par défaut)
Comment ça marche ?
Par défaut, votre chiffre d'affaires de micro-entrepreneur vient s'ajouter aux autres revenus de votre foyer fiscal. Mais attention, on ne vous taxe pas sur la totalité ! L'administration applique un abattement forfaitaire qui est censé représenter vos charges professionnelles.
Les abattements forfaitaires en 2025
- 71% pour les activités de vente : Si vous vendez des produits, l'administration considère que vos charges représentent 71% de votre CA. Sur 10 000 € de CA, seuls 2 900 € sont imposables.
- 50% pour les prestations de services commerciales ou artisanales : Coiffeur, plombier, consultant en marketing... Si vous facturez 10 000 €, 5 000 € seront imposables.
- 34% pour les activités libérales : Rédacteur, formateur, coach... L'abattement est plus faible car l'administration considère que vous avez moins de charges. Sur 10 000 € de CA, 6 600 € sont imposables.
Calcul final
Une fois l'abattement appliqué, le montant restant est intégré à vos autres revenus et soumis au barème progressif de l'impôt sur le revenu. Si vous êtes célibataire sans enfant et que votre seul revenu est de 30 000 € de micro-entreprise en prestations de services, voici le calcul :- CA : 30 000 €
- Abattement de 50% : 15 000 €
- Revenu imposable : 15 000 €
- Impôt à payer : environ 500 € (selon le barème 2025)
b. Versement libératoire de l'IR (optionnel)
Le principe
Si vous êtes éligible, vous pouvez choisir de payer votre impôt sur le revenu en même temps que vos cotisations sociales, directement en pourcentage de votre CA. Fini les calculs compliqués et les provisions !
Conditions d'éligibilité en 2025
Votre revenu fiscal de référence de l'année N-2 (donc 2023 pour les déclarations 2025) doit être inférieur à 28 797 € par part. Pour un couple marié sans enfant, c'est donc 57 594 €. Avec un enfant, ça monte à 86 391 €.
Les taux du versement libératoire en 2025
- 1% pour les ventes de marchandises : Sur 10 000 € de CA, vous payez 100 € d'impôt sur le revenu.
- 1,7% pour les prestations de services commerciales ou artisanales : 170 € sur 10 000 € de CA.
- 2,2% pour les activités libérales : 220 € sur 10 000 € de CA.
Faut-il opter pour le versement libératoire ?
Ça dépend ! Si vos revenus sont faibles, le versement libératoire peut être moins avantageux que le régime classique. Par exemple, si vous gagnez 15 000 € par an en prestations de services :- Régime classique : 15 000 € - 50% = 7 500 € imposables = environ 0 € d'impôt
- Versement libératoire : 15 000 € × 1,7% = 255 € d'impôt
La cotisation foncière des entreprises (CFE)
Qu'est-ce que c'est ?
La CFE, c'est l'impôt local des entreprises. Elle est calculée sur la valeur locative des biens immobiliers que vous utilisez pour votre activité professionnelle. Même si vous travaillez depuis votre salon !
Exonération la première année
Bonne nouvelle : vous ne payez pas de CFE durant votre première année d'activité civile. Si vous commencez votre activité en juin 2025, vous ne payerez rien en 2025, mais vous devrez déclarer et payer à partir de 2026.
Comment c'est calculé ?
Le montant varie énormément selon votre commune et votre chiffre d'affaires. Ça peut aller de quelques dizaines d'euros à plusieurs centaines. Les communes ont chacune leur propre barème, et certaines sont plus "entreprenantes" que d'autres dans leur fiscalité !
Déclaration obligatoire
Même si vous ne payez rien la première année, vous devez faire une déclaration initiale avant le 1er janvier de l'année qui suit la création. Sinon, gare à l'amende !La taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
La franchise en base : le cadeau par défaut
Par défaut, vous bénéficiez de la franchise en base de TVA. Concrètement, vous ne facturez pas de TVA à vos clients, mais vous ne pouvez pas non plus la récupérer sur vos achats professionnels.
Les seuils de franchise en 2025
- 85 000 € pour les activités de vente de marchandises, fournitures, denrées, ou fourniture de logement
- 37 500 € pour les prestations de services et activités libérales
Que se passe-t-il en cas de dépassement ?
Si vous dépassez les seuils, vous devenez redevable de la TVA. Vous devez alors :- Facturer la TVA à vos clients (20% en général)
- Faire des déclarations de TVA périodiques
- Mais vous pourrez récupérer la TVA sur vos achats professionnels
Option volontaire pour le régime réel
Vous pouvez aussi choisir volontairement de sortir de la franchise, par exemple si vous avez beaucoup d'achats professionnels et que vos clients sont des entreprises.Les cotisations sociales (obligatoires mais pas des impôts)
Le principe
Techniquement, ce ne sont pas des impôts mais des cotisations sociales. Elles financent votre protection sociale : retraite, maladie, allocations familiales...
Les taux en 2025
- 12,8% pour les ventes de marchandises : Le taux le plus avantageux
- 22% pour les prestations de services commerciales ou artisanales
- 22% pour les activités libérales
Calcul sur le CA encaissé
Contrairement à l'impôt sur le revenu, les cotisations sont calculées sur votre CA réel, sans abattement. Si vous encaissez 10 000 € en prestations de services, vous payez 2 200 € de cotisations sociales.
Paiement mensuel ou trimestriel
Vous pouvez choisir de déclarer et payer chaque mois ou chaque trimestre. Le mensuel permet un meilleur lissage, le trimestriel simplifie la gestion.
Tableau récapitulatif pour y voir clair
Prenons l'exemple d'un consultant qui réalise 40 000 € de CA annuel :Type d'obligation | Montant | Calcul |
---|---|---|
Cotisations sociales | 8 800 € | 40 000 € × 22% |
Impôt sur le revenu (régime classique) | ~2 500 € | (40 000 € - 50%) dans le barème progressif |
Impôt sur le revenu (versement libératoire) | 680 € | 40 000 € × 1,7% |
CFE | 200-500 € | Variable selon la commune |
TVA | 0 € | Franchise en base (sous le seuil) |
Quelques conseils pratiques
- Provisionnez dès le début : Ne dépensez pas tout votre CA ! Comptez environ 30-35% à mettre de côté pour vos obligations fiscales et sociales. Sur 1 000 € facturés, gardez 300-350 € de côté.
- Utilisez les outils disponibles : Le simulateur officiel sur mon-entreprise.urssaf.fr est très bien fait pour estimer vos charges. Utilisez-le régulièrement pour ajuster vos provisions.
- Surveillez vos seuils : Notamment pour la TVA et les plafonds micro-entreprise. Dépasser sans s'en rendre compte peut créer des complications.
- Anticipez la CFE : Même si vous ne payez rien la première année, renseignez-vous sur les montants pratiqués dans votre commune pour anticiper.
Conclusion
Voilà, vous savez maintenant à quoi vous attendre niveau fiscal en micro-entreprise ! Ce n'est finalement pas si compliqué :
- Cotisations sociales : entre 12,8% et 22% de votre CA
- Impôt sur le revenu : soit intégré à vos autres revenus avec abattement, soit versement libératoire direct
- CFE : quelques centaines d'euros par an à partir de la deuxième année
- TVA : franchise par défaut, mais à surveiller si vous grossissez